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Artiste – Réalisatrice – Écrivaine – Auteure – Compositeur -Interprète

 

Personnalité associée au Conseil économique social et environnemental “ CESE” 

Section de l’éducation, de la culture et de la communication & Délégation aux droits des femmes et à l’égalité Dite Djura 

       Fondatrice de Célèbre premier groupe berbère féminin et féministe de la World-music   Groupe DjurDjura

Le livre?

   «Un prolongement de mon travail musical. Aussi une nécessité pour moi. Raconter mon histoire le plus simplement possible. Et parce que je voulais que l’on sache que derrière Djurdjura                une image souriante de l’Algérie une image séduisante de la femme algérienne                               il y avait une femme qui a souffert.                Ce sont mes larmes et mon vécu quotidien que je pose là.

Mon livre m’a servi de thérapie et j’espère qu’il servira à d’autres femmes et à d’autres hommes, aussi,  pour comprendre ce qui  se passe et pour réagir. 

 Les gens commencent à se rendre compte que si une femme n’est pas heureuse ils ne sont pas heureux, eux aussi.


 Ce livre est un pas vers l’émancipation de la femme algérienne, de sa reconnaissance en tant qu’être humain.  Traduite en  plusieurs langues comme l’anglais, l’italien, le bulgare où en encore l’allemand…, cette autobiographie reste malheureusement d’actualité 25 ans après sa première publication, car beaucoup reste à faire en matière  de libération et respect des femmes.À rappeler que Djura est la première femme issue de l’immigration et d’origine maghrébine à avoir réalisé de nombreux projets cinématographiques, comme Algérie en couleurs, Ciné cité, et le long-métrage Ali au pays des merveilles.Elle est également la première femme à avoir créé un groupe exclusivement féminin d’expression berbère, DjurDjura, en 1979.Par son livre enfin, elle est une pionnière dans la dénonciation de l’archaïsme et le traitement réservé aux femmes dans les  sociétés maghrébines.                                                       ” Yasmine Azzouz  Journaliste. Reporter “ Réédition du livre “Le voile du silence”, de Djura

Un best-seller ” Le voile du silence “, un témoignage sur la condition féminine.
Histoire Vrais
Traduire en plusieurs langues ….

DJURA – Éditions n°1

Dans ce livre émouvant, Djura évoque ce que fut la vie d’une petite fille kabyle en Algérie, puis celle d’une jeune fille émigrée en France, avec, en toile de fond des ghettos, le racisme, la fatalité de l’islam, la fierté de l’Arabe et la condition de la femme qui commence parc celle de la petite fille qu’on rejette dès sa naissance pour la seule raison qu’elle n’est pas un garçon. Elle parle de la prédominance de l’homme, qu’il soit père, frère ou mari, qui, dans la société maghrébine a tous les droits sur la femme, taillable, corvéable, réduite à la condition d’esclave, humiliée, étouffée par la cellule familiale, avec la complicité même de la mère, surveillée, battue, répudiée, parfois assassinée, mariée contre son gré parce que la tradition veut qu’on n’ait d’égards que pour l’homme alors que la femme ne sert qu’à perpétuer la famille. C’est qu’une femme n’est rien et doit être soumise, asservie à l’homme et à sa dictature.

 

Sur elle pèse encore plus lourdement le poids des traditions ancestrales auxquelles il ne peut être dérogé, avec en prime la conjuration du silence.

C’est la condition de la femme arabe que Djura a choisi de dénoncer et sa révolte est à la mesure de son engagement, à contre-courant des coutumes. Elle dit quelle a été sa volonté d’en sortir, malgré les épreuves et les interdits au sein d’un monde hostile, même à l’intérieur de sa propre famille au point que le suicide ait pu, un temps, constituer une délivrance. Elle analyse aussi ce que fut son ouverture à la culture française, la découverte de sa personnalité, de son originalité, de sa vie de femme, de sa valeur, de sa générosité aussi puisqu’elle avait choisi d’aider tous les membres de cette famille qui furent aussi ses bourreaux.

 

Ce livre est un pas vers l’émancipation de la femme algérienne de sa reconnaissance en tant qu’être humain. Les occidentaux ne détiennent pas la vérité et il reste chez nous encore beaucoup à faire, mais ce phénomène de libération de la femme , même s’il est cyclique et lent est aussi irréversible… Sous toutes les latitudes « la femme est l’avenir de l’homme ».

Djura est aussi scénariste, auteur, compositeur-interprète, poète, comme les êtres qui ont beaucoup souffert et qui puisent dans leurs plaies et dans la sanie qui s’en écoule la force d’exister, malgré la peur et la mal de vivre. L’écriture et la musique sont un exorcisme.

Ainsi, après s’être battue contre sa condition, découvrit-elle, grâce sans doute à la vie en France, l’union libre, ce qui est impensable pour une algérienne, mais aussi la joie du spectacle. Ce fut « Djurdjura », un groupe de chanteurs et de musiciens qu’elle fonda où la volonté de vulgariser la culture et la musiques berbères le disputait à la poursuite de son combat pour l’émancipation de la femme maghrébine. 

 

« Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va » disait Gramsi. 

Malgré les lassitudes, les déceptions, les épreuves, il lui reste la musique et les êtres qu’elle à choisis pour siens, pas ceux du clan ancestral mais une véritable famille unie par les liens de l’amour. Il lui reste aussi l’écriture…

 

Ce livre plein d’émotions est là qui en témoigne. Il mérite l’attention du lecteur.

©Hervé GAUTIER – Mai 1991 – http://hervegautier.e-monsite.com 
Lien : HTTP://HERVEGAUTIER.E-MONSIT..



“le voile du silence”, réédition en livre de poche.
“le voile du silence” a été publié par Djura en 1990 aux éditions N°1 & Michel Lafon . ISBN 2.863.91365.4




Extrait :
Sa première visite fut pour Mohand, qui le reçut… à bras ouverts, s’étonnant que je ne l’accompagne pas.
Olivier m’écrivit aussitôt pour apaiser mes craintes. Mohand, apparemment, considérait notre liaison comme désormais « officielle ». Le temps avait passé, il ne m’en voulait plus. Il avait même logé Olivier dans le studio de Hussen Dey, de triste mémoire, mais qu’il avait transformé depuis en laboratoire photo.
Je n’en croyais pas les lettres de mon cher voyageur :
j’allais retrouver un frère amical, ainsi que mon amie Martine. Olivier et moi allions pouvoir mener à bien ce premier reportage, et tenter une nouvelle expérience dans cette Algérie toujours aussi chère à mon cœur.
Mon frère et Olivier vinrent m’attendre à l’aéroport. C’est le regard de Mohand que j’ai cherché en premier. Il m’adressa un large sourire qui me fit oublier mes griefs révolus.
On s’embrassa, et Mohand nous emmena dîner dans son appartement. J’y retrouvai Martine et mon oncle maternel, qui habitait Alger et que j’aimais beaucoup. Ce dernier devait aller chercher sa sœur à l’avion, en fin de soirée. Elle arrivait aussi de Paris et, comme elle ne pouvait se rendre en Kabylie le soir même, il avait été convenu qu’elle coucherait chez mon frère, et nous dans le studio d’Hussen Dey, où Olivier s’était déjà installé.
– Peux-tu emmener mon oncle à l’aéroport ? demanda Mohand à Olivier après le repas. Tu nous déposeras, Djura et moi, au studio : j’en profiterai pour lui faire visiter le labo-photo. On vous attendra là-bas, et puis tu nous ramèneras ici, l’oncle, la tante et moi : D’accord?
Nous partîmes donc tous dans la voiture de mon ami. C’était délicieux de rouler dans Alger par cette belle soirée estivale. Mon frère nous faisait redécouvrir les divers quartiers, commentant son futur livre sur les maisons kabyles, se renseignant sur notre propre vision de l’architecture locale. Je me sentais heureuse, libérée des tensions d’autrefois.
Quand Mohand et moi descendîmes en bas de l’immeuble d’Hussen Dey et que je vis s’éloigner mon oncle et Olivier, j’eus pourtant une crispation de tout mon être. Le souvenir des mois pénibles passés dans le studio? La crainte tenace que j’éprouvais encore, inconsciemment, devant mon frère? Rien ne justifiait cette appréhension, cependant. Malgré cela, le malaise augmenta tellement, quand nous fûmes dans l’escalier, que je faillis m’enfuir.
Trop tard… Mohand vient d’ouvrir la porte du studio, la referme sur nous, sort un couteau de sa poche et me déclare froidement :
– Maintenant, tu vas mourir.
Sans que j’aie le temps de proférer un mot, il me jette sur le lit, me frappe de toutes ses forces, me fait presque éclater le nez. Mon chemisier blanc et ma jupe bleu ciel sont bientôt couverts de sang. J’éponge mon visage avec mon foulard, qui de blanc devient rouge lui aussi. Je bafouille :
– Mais enfin, tu as reçu Olivier, tu étais au courant. Tu lui as dit que…
Les coups me font taire aussitôt. Mohand est maintenant assis près de moi, sur le lit, tripotant son couteau, savourant ma terreur.
– Tu aimes ce garçon ? Eh bien tu vas mourir à cause de lui…
C’est fou mais… ma première pensée fut pour ma mère. Qu’allait-elle devenir, sans ressources, humiliée par le fait que sa fille avait été assassinée par son propre fils ?
Puis, dans une sorte de brouillard, j’entrevis l’étendue de ma naïveté. Jamais je n’arriverais à m’en sortir ! J’avais beau abattre des tonnes de travail, donner tout l’amour possible alentour, je revenais toujours à la case départ :
mon père et mon frère, deux hommes qui voulaient ma peau. Que désiraient-ils, en effet, à part ma mort ? L’impossible… Que je me marie, mais pas avec un étranger. Que je travaille, mais en leur rapportant mon argent sans jouir de la moindre liberté. Que je m’abstienne de prendre toute décision, et surtout que je ne dispose pas de mon corps.
Mohand exhibait avec des gestes déments des photographies qu’Olivier avait prises de moi, en robe très décolletée.
– Pour ça aussi, tu vas mourir !
Il avait fouillé dans les affaires de mon ami. Il avait tout prévu, tout préparé. Et moi j’étais tombée à nouveau dans son piège ! Il faut dire qu’au jeu de la fourberie, il s’était surpassé, cette fois-ci. Je m’étais livrée à lui avec le sourire, et maintenant je pleurais à gros sanglots. Ce n’étaient plus des larmes de colère, ni même de douleur, c’étaient des sanglots de désespoir, de fatigue extrême, d’humiliation. Je n’essayais même plus d’argumenter, j’écoutais sans les entendre les vociférations de mon frère, je ne le regardais pas, préférant ne pas voir quand et où viendrait le coup de couteau. Je le laissais se repaître de ma frayeur panique, de mon renoncement, de ma déchéance…
Puis je tentais encore de me justifier, sans illusion mais histoire de « faire traîner », de gagner du temps, jusqu’à ce que les autres reviennent.
Mais personne ne venait. J’appris par la suite que ma tante ayant loupé son avion, mon oncle et Olivier avaient attendu un second vol, puis téléphoné à Paris pour finalement apprendre qu’elle partirait un autre jour. Pendant ce temps, je vivais une éternité d’angoisse…
Soudain, j’entendis des pas dans le couloir. Je sautai vers la porte. Mohand me retint brutalement avec cette phrase ridicule :
– Pas un mot de cette histoire !
Il n’y avait pourtant pas besoin de parler : j’offrais à moi seule un spectacle édifiant… Mon oncle re manifesta pas de réelle surprise : un frère qui corrige sa sœur et lui fait saigner le nez en cognant n’était pas si exceptionnel sous nos climats. Olivier, lui, demeura interdit. Il m’avoua plus tard n’avoir rien osé faire, attendant un geste de moi. Mais mon frère ne nous laissa pas le loisir des explications.
– Bon, on s’en va, dit-il avec un sourire innocent. Et il m’entraîna par le bras, priant poliment Olivier de les raccompagner chez eux, l’oncle et lui.
Le trajet s’effectua dans un silence pesant. Olivier conduisait, mon oncle à ses côtés, Mohand et moi derrière. On déposa d’abord l’oncle, qui ne prolongea pas les adieux, puis Olivier arrêta sa voiture devant l’immeuble de Mohand, attendant que celui-ci prenne congé à son tour.
Mais voilà que mon frère ouvre la portière de mon côté en s’écriant :
– Toi, descends et rentre à la maison !
Mon père… Les mêmes mots que mon père, quelques mois plus tôt. La même perspective : les quatre murs, la mainmise, le mutisme, la séquestration, la peur…
Sans réfléchir, je me mets à hurler :
– Non, je ne descendrai pas !
Mohand brandit alors de nouveau son couteau et me fend la lèvre inférieure. J’ouvre la portière pour m’enfuir, mon frère me suit et cherche à me rattraper. Nous tournons en courant autour de la voiture. Olivier tente de s’interposer.
– Toi, tu ne bouges pas ! crie mon frère. Tu as dépucelé ma sœur, cette s…, cette p…
Il nous traite de tous les noms. Olivier fait ce qu’il peut mais il n’est pas karatéka et nous ne sommes pas dans un film. Moi, je me défends comme une furie :
– Non, je n’irai pas chez toi !
Il faut appeler la police. Comme si la police pouvait me sauver, dans un pays où une fille qui se rebelle est automatiquement réputée coupable. Le gardien de l’immeuble, alerté par le bruit, fait alors irruption dans la scène.
– C’est ma sœur, indique simplement mon frère. Et c’est amplement suffisant! Sans s’inquiéter des raisons de notre querelle, ni du sang qui macule mes vêtements, le gardien m’empoigne par l’épaule et se met à hurler à son tour :
– Bon, toi, rentre à la maison !
Décidément, ils n’ont que ce mot-là à la bouche, les hommes, par ici. Je me débats contre ce gardien polyvalent qui essaie de m’empêcher de remonter en voiture. Mais mon frère, tout à coup, lui fait signe d’arrêter. Est-ce que ma menace d’avertir la police a quand même fait son effet?
– Laisse-les partir, dit Mohand. De toute façon, je les retrouverai. Puis, s’adressant à moi :
– Tu entends ? Où que tu sois, où que tu ailles, même si c’est en Amérique, même si c’est dans dix ans ou plus tard, je te retrouverai et je te tuerai.

DJURDJURA ..5 questions à Djouhra Abouda (Djura) : Une voix qui porte…


A la tête du célèbre groupe de chants berbères Djurdjura,                                                                                                               
depuis sa fondation en 1979, Djouhra Abouda,plus connu sou de Djura, continue d’entretenir la flamme      de ce combat pour l’affirmation des origines et de l’identité par la chanson, en usant d’une voix aussi mélodieuse qu’envoûtante.                                Elle a bien voulu répondre aux questions de notre correspondant à ParisDk News : Vous venez de participer à un hommage à Cheikh El Hasnaoui. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Djura : Cheikh El Hasnaoui fait partie de notre patrimoine, c’est une figure illustre de notre culture… Il était le reflet de toute une époque, notamment celle des immigrés algériens de la première heure, en majorité kabyles, et des chanteurs de l’exil, tout comme Slimane Azem… Ils sont pour moi les pères de la chanson kabyle, nos pairs et nos repères… Slimane Azem était une sorte de Brassens à sa manière, un Jean de la Fontaine, qui a dérangé, mais qui a laissé son empreinte. Ils représentent une source d’inspiration inépuisable pour beaucoup d’artistes. Ils ont su par leur poésie et leur chant transmettre les souffrances de l’exil, la nostalgie du pays, l’amour de la terre , les cruautés de la guerre, la résistance, l’esprit de la satire et parfois, l’éloge de la femme…

Ces chants se sont propagés à travers plusieurs générations grâce à la tradition orale et c’est ainsi que j’ai grandi avec eux, comme beaucoup, en écoutant, ce «blues kabyle» dans nos foyers….

Pour moi, ces chanteurs, poètes, musiciens, penseurs, philosophes kabyles qu’étaient Cheikh El Hasnaoui, Chérif Kheddam, Slimane Azem, Matoub Lounes… et qui nous ont quittés, sont des trésors, des puits de connaissance pour notre culture, et resteront pour toujours gravés dans nos coeurs et dans nos mémoires.

J’ai été particulièrement honorée de participer à cet hommage rendu à ce grand maître, qui a pu rassembler tous les artistes autour de son œuvre.

Vous gardez le même enthousiasme pour le chant et l’expression artistique, comme vecteur de l’identité. Le combat continue ?

L’expression artistique a toujours été mon moteur pour exister, et l’Art, d’une manière générale, a donné un sens à ma vie. C’est une source de créativité, et d’équilibre pour moi.

Depuis mon plus jeune âge j’ai été attirée par l’expression artistique.

Déjà, à l’école primaire, j’étais souvent choisie pour être soliste dans les chorales en cours de musique…

A l’adolescence j’ai fait l’école des enfants du spectacle à Paris où j’ai appris la danse classique, le chant et surtout le théâtre, car amoureuse des auteurs et des textes, j’aspirais avant tout à devenir metteur en scène.

Puis cette vocation fut contrariée par mon père qui refusa catégoriquement la proposition d’un rôle principal pour un feuilleton à la télévision qui devait pourtant faire le tour du monde… Après de nombreux déboires sur le plan familial, j’ai choisi d’être de l’autre côté de la caméra et c’est ainsi que j’ai réalisé un premier long métrage sur la condition des travailleurs immigrés en France : «Ali au pays des merveilles», acquis par les cinémathèques algérienne et française.

La suite, c’est presque la nécessité qui m’a obligée… Je voulais trouver un moyen d’expression à la fois fort et rapide pour toucher le plus grand nombre sur ce qui était ma priorité : véhiculer un message pour la cause des femmes, l’immigration, la jeunesse, l’Amazighité, la modernité, l’évolution des mentalités et tous les thèmes qui en découlent et qui font de moi celle que je suis et ma raison d’être. “Une rebelle”.

Je voulais aussi aborder la musique kabyle avec toutes les influences qui m’ont nourrie et qui correspondent à une esthétique et un langage universel. C’est ce qui a déclenché chez moi le désir de fonder le premier groupe féminin et féministe de World Music berbère : Djurdjura.

Comme dans l’alchimiste de Paolo Cuello, il y avait «lePrincipe favorable».

C’était comme un puzzle qui se mettait en place, logiquement, harmonieusement et de manière cohérente.

Djurdjura, c’était les montagnes qui m’ont vue naître, le berceau de la Révolution algérienne, nous étions les héritières de cette révolution. J’ai dit : Djurdjura, j’écris ton nom…

J’avais opté comme tenue de scène pour la fouta traditionnelle kabyle rouge et or, mes couleurs fétiches : le rouge pour l’énergie, le sang, qui a été versé par nos parents et qui coule dans nos veines, le combat pour la vie. Et l’or pour l’astre des astres, le côté solaire, la lumière et tout ce qu’elle représente au plan philosophique, universel, humain, etc.

La fouta était aussi le symbole du travail au féminin. C’était l’essuie-mains des femmes kabyles porté par nos mères, nos grands-mères, nos arrière-grands- mères et qui est toujours d’actualité. Il représente pour moi la force de travail de toute une population qui sont les femmes des sociétés rurales et dont le travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Nous le portions donc avec fierté, comme un drapeau qui ne me quitte jamais jusqu’à aujourd’hui…

Les thèmes de prédilection que je voulais porter haut et fort étaient ceux qui faisaient notre quotidien: la scolarité pour les filles, le mariage forcé, la soumission, le patriarcat, la jeunesse comme espoir dans l’avenir, la place de la Femme dans la société, la beauté kabyle, l’amour de la terre, la nostalgie mais aussi l’immigration, le racisme, les discriminations, l’identité, la reconnaissance de la langue amazighe sur fond de message de paix, de liberté, de fraternité, un langage universel d’amour et d’amitié porté par des femmes, sans être donneur de leçons.

Nous avons eu la chance dans cette fusion musicale entre tradition et modernité de travailler avec des musiciens de renom, et le succès a été immédiat.

Après… la vie s’est écoulée avec son lot de bonheurs, de souffrances, de joies et de peines , de désillusions, de rupture, d’espoir et je me suis mise à l’écriture. J’ai donc publié 2 livres : «Le voile du silence» et «La saison des narcisses» qui sont le reflet de mon vécu.

Tout cela fait de moi celle qu’on appelle “La femme aux mille combats” et en effet je continue ce combat à travers plusieurs disciplines pour toutes les valeurs que je défends et qui n’ont pas changé depuis le début de ma carrière artistique.

  

Pensez-vous que la Légion d’honneur qui a vous a été décernée est une marque de reconnaissance pour vos efforts au bénéfice de l’intégration ?

Je ne pense pas que la Légion d’honneur m’a été décernée en signe de reconnaissance pour les efforts que j’aurais fait au bénéfice de l’intégration. L’intégration étant un mot très galvaudé… Je pense qu’étant la première femme réalisatrice de cinéma «d’origine immigrée», la première à avoir créé un groupe de femmes féministes de World Music berbère, la première à avoir écrit un best-seller sur la violence faite aux femmes et la liberté, ont été des facteurs plus déterminants.

Cet insigne est la reconnaissance de tout un travail accompli depuis plus de 30 ans pour donner une belle image de la Femme, de l’immigration, du combat que je mène dans les quartiers auprès d’une jeunesse laissée pour compte, stigmatisée et que j’ai voulu anoblir à travers mon travail artistique. Il récompense aussi le message universel pour la Liberté que j’ai diffusé à travers le monde. Le Président de la République française a commencé son discours par ces mots : Madame : Vous – êtes – la – Liberté.

Que devient le groupe Djurdjura ?

Le groupe Djurdjura continue son chemin Il est toujours composé de 3 chanteuses dont je suis la fondatrice et le leader.

Notre dernier album porte un titre évocateur : UNI -VERS-ELLES. Nous travaillons actuellement pour la sortie d’un Best Of revisité et résolument moderne en gardant bien évidemment notre authenticité.

Une salle parisienne est prévue pour la sortie de cet album suivie d’une grande tournée.

Avez-vous des projets culturels avec l’Algérie ?

Les projets culturels avec l’Algerie ne sont pas nettement définis. Après une tournée cet été avec le groupe, mon souhait serait de pouvoir élargir notre audience en parcourant l’ensemble de l’Algerie…

Maintenant que la langue amazighe est reconnue nationale et officielle, il me semble que nous avons une place légitime à occuper, et quoi de mieux que la culture pour faire la promotion de l’Amazighité!

Entretien réalisé par Cherbal E-M
http://dknews-dz.com/interview/58-5-questions-a-djouhra-abouda-djura-une-voix-qui-porte.html Sada Al Amkinah avec Djurahttps://www.youtube.com/watch?v=nT4B1rK_9WE&feature=share Hommage posthume à Cheikh El Hasnaoui : Aux cimes de l’Atlas http://elwatan.com/culture/hommage-posthume-a-cheikh-el-hasnaoui-aux-cimes-de-l-atlas-18-01-2016-312293_113.php 

 http://elwatan.com/culture/nous-etions-les-pionnieres-de-la-world-music-19-01-2016-312382_113.php
  https://www.youtube.com/watch?v=QAwCrVZDFRE&feature=share

  • LE GROUPE DJURDJURA, PARRAIN DE L’ÉVÈNEMENT…
  • DzairCom Du 28 05 2016 Sur Dzair TV

https://www.youtube.com/watch?v=dFmhsg9UItA

  • 12/08/2016  Groupe DJURDJURA – Les soirées du Casif  

Formatrice internationale dans le fromage et représentante de la fondation du réseau des femmes artisanes algériennes , Sonia forme actuellement à Illizi, avec la chambre de l’agriculture locale les femmes à la production du fromage de lait de chamelles de façon bénévole suite à la demande des femmes rurales Locales. Pour toute formations en fromage, Sonia Kadri est présente à Mostghanem sur son lieu de travail.

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